Épuisement
2012-2013
installation avec automatisation
objets choisis, acier inoxydable, aluminium, différents types d'éclairage, palan électrique, contrôleur, ordinateur
objet : 4,6 m (diamètre) x 2,7 m (haut), mouvement vertical variable entre 1 et 5 m
commande d'oeuvre du Musée de l'Amérique française et de La Manif d'art
documentation : – photo & vidéo©Diane Landry
2013
- Diane Landry: by every wind that blows, commissaire: Raphaela Platow & Steven Matijcio, Contemporary Arts Center, Lois & Richard Rosenthal Center for Contemporary Art, Cincinnati (Ohio, É.-U.).
2012
- Correspondances, commissaire : Nicole Gingras, Manif d'art 6 – Machines : Les formes du mouvement, Musée de l'Amérique française, Québec (Québec, Canada).
« L’une des définitions du mot « épuiser » est de « consommer complètement ». Avec sa constellation massive de fourchettes, de couteaux et de cuillères en plastique, Landry s’attaque à l’acte d’épuisement de différentes manières, parfois urgentes, parfois énigmatiques. Le lent mouvement de bas en haut évoque le geste familier consistant à porter la fourchette à la bouche en mangeant, geste répété d’innombrables fois au cours d’une vie. Toutefois, dans une culture où l’on jette de plus en plus, cet acte implique souvent du papier, du plastique et la restauration rapide qui, réunis, parlent d’impermanence – et de gaspillage. Cet Épuisement symbolise-t-il la surconsommation de ressources finies ou les propriétés mystiques trouvées dans un geste apparemment simple allant de haut en bas?
Landry penche vers ce dernier sens, l’œuvre étant « une étrange machine à rêver l’espace, le temps, la lumière et au cœur de laquelle mille récits surgissent » [N. Gingras]. De ce point de vue, plusieurs objets se métamorphosent en une forme étrange rappelant un chandelier, un filet de pêche ou une méduse. En refusant une définition unique, le filet d’Épuisement évite ainsi sa propre capture, transcendant la fonction assignée aux parties individuelles pour flotter dans une nouvelle fonction magique. Ce n’est qu’au moment de l’épuisement total que commence la frontière terriblement crue du vide. » Steven Matijcio, commissaire.
« La pratique de Diane Landry en est une de l'in situ. Avec Épuisement, l'artiste transforme radicalement la salle d'exposition et joue avec les différents volumes. Elle guide le visiteur et l'inscrit dans un mouvement d'exploration, de perception et de découverte, à la fois de l'espace et de son oeuvre. Car Épuisement se dévoile progressivement, étape par étape; l'oeuvre est son, ombre, image, reflet, sculpture cinétique, théâtre d'ombres, environnement. Épuisement s'interprète comme étrange machine à rêver l'espace, le temps, la lumière et au coeur de laquelle mille récits surgissent.Derrière ce qui semble tenir lieu d'écrin, mais qui pourrait tout aussi bien être interprété comme une chambre, une caverne ou un puits, l'artiste suspend une structure constituée d'un savant amalgame d'objets de plastique transparent. On reconnaît l'ingéniosité de l'artiste à transcender un objet usuel en élément sculptural, utilisé en grande quantité et détourné de sa fonction utilitaire première. Depuis le début de ses recherches sur le mouvement, Diane Landry réfère à des machines élémentaires tels la roue, la vis, la poulie, le levier, le plan incliné. Pour Épuisement, elle privilégie la poulie avec laquelle elle a peu travaillé jusqu'à maintenant.L'oeuvre est complexe; elle s'ouvre sur différents espaces et peut être observée selon autant de points de vue. La sculpture dans son écrin s'impose ici paradoxalement comme une forme aérienne, en flottement, telle une méduse. Oscillant entre l'évocation d'un milieu aérien et d'un milieu aquatique, Épuisement est une oeuvre paradoxale peut-être autant que la motoneige à hélice. Mais quel épuisement le titre de l'oeuvre de Diane Landry évoque-t-il? » Nicole Gingras, Manif d'art 6, Machines – Les formes du mouvement, Québec, 2012.