Rendez-vous !
2009
installation avec automatisation
fer à repasser, résistance de grille-pain, contenant pyrex de laboratoire, contrôleur électronique, détecteur de mouvement
dimension variable
commande d'oeuvre de L’Oeil de Poisson, financée par le Conseil des arts du Canada
documentation : – photo & vidéo©Diane Landry
2009
- Chevalier de la résignation infinie, l’Oeil de Poisson, Québec (Québec, Canada).
« L'installation se présente en trois parties. La première s'offre à nous dans une pièce aux dimensions réduites, sombre et peinte en noir, où sont réunis de petits assemblages semblables à des virevents. Différents spécimens de verrerie scientifique – vases à bec, cylindres gradués et une fiole Erlenmeyer – sont attachés aux surfaces plates de trois fers à repasser. Des filaments dentelés provenant de grille-pains s'enroulent autour de ces contenants en Pyrex, pour former des motifs individuels. Reliés au courant électrique des fers, les filaments s'allument et s'éteignent dans un cycle lent. Les filaments mettent plusieurs minutes à se réchauffer : une faible lueur apparaît dans la noirceur ambiante, pour finalement atteindre une intensité qui met alors en lumière les fioles jusque-là invisibles, avant de s'évanouir lentement au fur et à mesure que les fils métalliques refroidissent. Les corps blancs des fers demeurent légèrement visibles, même dans l'obscurité. Les filaments diffèrent dans leurs configurations et dans leurs façons de tomber de chaque fer à repasser : celui le plus à gauche est recroquevillé dans une petite forme complexe qui n'est pas sans rappeler du texte ou une sorte de gribouillis nerveux; les deux autres, avec leur mouvement ample, ressemblent à des colliers dans une vitrine de bijoutier. Ces assemblages peuvent se lire simultanément comme les matérialisations littérales d'une “science ménagère”, comme un hommage au charme“hot” de certains produits fétiches et comme d'abstraites sculptures-dessins, réalisées par la chaleur et la lumière. Les objets, et leur arrangement cyclique, suggèrent l'interconnexion d'une diversité d'économies et de modèles comportementaux. La corvée associée au repassage cède le pas, dans cette relecture de l'appareil, aux récompenses obtenues en raison d'une bonne gestion ménagère (de jolies chaînes en cadeau) ou à un geste autographique et expressionniste plus libre, mais encore plutôt rigide. Bref, l'installation met en scène un mouvement allant de la fonction à l'ornement à l'art. Il s'agit là d'une expérience dangereuse et délicate, qu'on la considère comme une allégorie du développement de la femme artiste ou comme un exploit purement technique au cours duquel les risques de brûlure et de court-circuitage ont été évités. Un muret nous maintient à bonne distance. »
(Extrait du DVD-catalogue « Diane Landry, installations & performances 2008-2009 », texte Alison Syme , L'Oeil de Poisson, 2010, p.3.)